Les fêtes de la Saint Martin 2018 (53e édition) à Tourinnes La Grosse, étaient l’occasion de (re)découvrir le travail de Lucienne Camus. Et surtout Lucienne elle-même ! Sculptrice formée à Liège, Lucienne Camus travaille la pierre depuis près de 50 ans. Dans son atelier, on retrouve bien sûr des oeuvres en petit granit (pierre bleue) mais aussi des pièces taillées dans des blocs plus difficiles, dont le marbre blanc de Carrare ou le noir de Mazy ou de Bioul.
Le noir de Mazy – une des pierres les plus noire au monde, si pas la plus noire – est particulièrement difficile à travailler. Impossible à sculpter de façon traditionnelle, à la pointe et à la masse (elle éclaterait), elle nécessite une approche très sensible à la disqueuse et à la feuille abrasive, en faisant attention à ce que les frottements ne la brûlent pas. Au contraire du noir de Mazy, qui est parfaitement pur, le noir de Bioul présente quelques jolies et fines veines blanches. Et il se travaille de la même façon.
Qu’il s’agisse du marbre blanc ou des blocs très noirs, Lucienne Camus propose des pièces abstraites, très sensuelles, toute en courbes. Des pièces à caresser, en douceur, comme l’encourage l’affichette à l’entrée de son atelier. Etonnant – et c’est Lucienne elle-même qui le souligne – la pierre bleue est la seule qu’elle taille en pièces figuratives.
Outre les pierres, Lucienne Camus propose aussi de très beaux bronzes. les formes sont plutôt figuratives et les patines sont chaleureuses. Ses bijoux, enfin, valent aussi vraiment le détour. De véritables sculptures miniatures !
A près de 80 ans, Lucienne Camus est encore bourrée d’une énergie communicative. Quand elle explique comment elle se laisse guider par la pierre qu’elle taille, comment elle se laisse aller dans son flux instinctif de sculptrice, on a juste envie de s’y mettre avec elle !